E L ALACRÁN

La comparsa "EL ALACRÁN" voit le jour en 1908 dans le barrio Jesús María de la capitale. Initialement elle est composée de blancs qui comme dans le théatre bouffe de l'époque se déguisent en noirs et se passent le visage au cirage. Un des fondateurs de "EL ALACRÁN", Gerónimo RAMÍREZ , seul noir de la comparsa, akakúa, membre de la Ecoria Efó Taibá, en est l'un des principaux danseurs et le chorégraphe. La comparsa "EL ALACRÁN" est dédiée à la divinté yoruba Yemaya et donc la couleur bleue est la couleur principale de ses costumes depuis les premières années de sa création.

Le thème fondateur est issu d'une histoire vraie survenue au milieu du XIX° siècle, l'histoire d'une esclave qui s'est faite piquer par un scorpion, "El Alacrán", qu'il faut retrouver et tuer. Le village part à travers les champs de cannes à sucre. Hommes et femmes coupent la canne afin de retrouver "El Alacrán" et lorsque le scorpion est retrouvé et tué on célèbre l'événement par une grande fête.

La comparsa défile pour les carnavals. Elle est accompagnée du seul timbal classique et de la clarinette. Tous les autres insturments de percussions étant interdits par les autorités.
En 1912 "EL ALACRÁN" remporte le premier prix du concours des comparsas ce qui provoque la fureur chez les concurrents de "EL GAVILÁN". De graves affrontements ont lieu entre les deux quartiers provoquant des blessés et des morts. C'est à l'issue de ces incidents que les défilés des comparsas pour Carnaval sont interdits par le gouvernement. Cette interdiction ne se sera levée qu'en 1937.

Entre temps Santos RAMÍREZ, le fils de Gerónimo, s'est installé dans un autre quartier, El Cerro. Santos décide de reprendre la comparsa avec son thème
Santos confie à Ricardo FLORES la direction de la chorégraphie et à Mongó MENDOZA la direction musicale et c'est à cette époque qu'entrent dans les comparsas les percussions afrocubaines et les trompettes.

Tumba la caña, criollo
antes que la quemen,
tumba la caña, criollo
antes que la quemen,
túmbala, túmbala,
porque si no el diablo te lleva
Pa'la mar
.....

Yo me voy con El Alacrán,
aunque mi madre me pegue,
aunque mi madre me pegue,
yo me voy con El Alacrán
.....

"EL ALACRÁN" compte rapidement deux cents participants et défile précédée de farolas en hommage à son "Alacrán" mais aussi aux orishas du panthéon afrocubain et au son d'une solide Banda Músical.
En 1939 Santos RAMÍREZ crée l'hymne de la comparsa "Tumbando caña".

En 1962 pour le premier Festival de Música Popular la comparsa "EL ALACRÁN" pénètre dans le sanctuaire de la musique l'auditorium du Teatro Amadeo Roldán.
Santos RAMÍREZ disparaît en 1975 après avoir fait de sa comparsa l'une des plus importantes de La Havane et l'avoir conduite dans tous les Carnavals de la capitale mais aussi en province et jusqu'au cabaret Tropicana.

Son fils Santos José prend à son tour la direction de "EL ALACRÁN" et offre au groupe diverses récompenses tant pour la comparsa elle-même que pour son piquete músical, ses farolas.

A sa disparition en 2000 c'est sa veuve Regla María FUENTES qui assume l'interim avant que leur fils Santos Eduardo, l'année suivante, conduise "EL ALACRÁN" vers les Carnavals du XXI° siècle.
En 2008 la comparsa défile pour son centième anniversaire lors du Carnaval de La Havane.

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